EDITO
Pas le choix, A butterfly’s heart, The note, Bitva, Le dernier formulaire, Je suis si loin, Les chaussures de Louis, Tabou, A viagem de Icario, La saison des tourteaux, Jackpot, Sim Patia… Quelques titres au hasard des sélections de ce festival fondé par Katia Martin-Maresco. Cette nouvelle édition en dit la pérennité, la diversité et la dimension.
Du Canada à l’Australie, de l’Iran aux États-Unis, du Japon à la France, plus de 2000 films de tout format ont été adressés aux sélectionneurs. Si cette quantité illustre toujours une attention portée à l’autre singulier et le besoin autant que la nécessité de regards différents qui lui sont destinés, c’est avant tout un festival exigeant et international. La qualité des propositions finalement retenues renvoie toujours au plaisir de la toile et permet les identifications habituelles du cinéma. Beaucoup des fictions, des courts-métrages, des documentaires ou des films d’animation en compétition cette année sont signés, c’est notable, par des réalisatrices. Un signe bienvenu du temps.
Par ailleurs, il est important et réjouissant de constater que depuis la création de ce festival, accueilli aujourd’hui à Lyon, le public s’est diversifié, bien au-delà de la participation des collégiens et lycéens. Le FIFH touche désormais beaucoup plus largement que le cadre de son intitulé.
Dans ce contexte de temps incertains et d’égoïsmes forcenés, je ne sais pas si la place accordée à l’autre, à toutes et à tous les autres, à notre nécessaire diversité est une valeur. À tout le moins, filmer notre humanité comme il est fait ici permet de ré- enchanter le vivre ensemble ou le "care" comme il est dit aujourd’hui.
Vous me passerez la facilité des citations, mais il est possible de borner ces quelques jours de cinéma avec Frantz Fanon : « L’homme est mouvement vers le monde et son semblable » et Georges Canguilhem : « La normalité n’est qu’un jugement de valeur ».
Philippe Lefait, parrain du FIFH
LE DÉFI 84 HEURES.
En 2022, notre directrice Katia Martin-Maresco avait été sollicitée par l’Ambassade des Pays-Bas en France et le réalisateur néerlandais Mari Sanders pour élaborer un projet d’échange culturel entre nos deux pays, et ce en partenariat avec la ville de Lyon. C’est ainsi que nous avons lancé le Défi 84 h. Une rencontre active et créative entre les étudiants néerlandais, les « talents » du réalisateur Mari Sanders et les étudiants en Master Cinéma de l'Université Lumière Lyon 2, encadrés par leur maître de conférence Martin Fournier. Pour ce « Défi 84 h » les étudiants, dont une bonne part en situation de handicap, ont ainsi réalisé dans ce très bref délai quatre courts-métrages destinés à notre sélection « Fais-moi du cinéma », sur le thème : handicap visible et invisible. Nous avons eu le plaisir de voir tous les participants à ce projet fou dépasser les barrières de la langue, du temps et du handicap pour produire des résultats bluffants.