« Je n'ai pas de bouche et il faut que je crie », disait une nouvelle fantastique de Harlan Ellison. Il faut que je crie, oui… ou que j'écrive, ou que je chante, ou que je danse, ou que je fasse de la musique, ou que je courre le cent mètres nage libre, ou que j'escalade les montagnes…
Ou que je fasse du cinéma.
Parce que le Festival International du Film sur le Handicap, c'est avant tout un festival de cinéma. Il ne s'agit pas de faire un catalogue ou un florilège de handicaps, type "le handicap sous tous les angles" ou "les handicapés sont parmi nous"… (Pardon, j'ai dit "handicapés" et non "personnes en situation de handicap". Mais ces gens – parce que ce sont avant tout des gens – ont-ils besoin de politically correct ou de prothèses, d'aides, de fauteuils tout-terrains ?… Ou de musiques, de livres, de musées… de films ?)
Les films que présente le FIFH sont faits par des gens, certains handicapés, oui, certains sur des gens handicapés et surtout avec des gens handicapés. On y trouve des personnages mutiques qui ne sont pas forcément muets… Des bavards qui ne sont pas forcément bipolaires. Et puis des artistes… Ou des films sur des artistes, ou avec des artistes, comme d'autres avec des techniciens (de surface ou de profondeur)… Avant tout des films : des longs, des courts, des comédies romantiques, des contes philosophiques, des satires ou des drames, des dessins animés, pour enfants ou non, des documentaires ou des fictions (et même de la science-fiction !). Et des gags où l'on ne rit pas des handicapés mais avec eux.
En ce sens, la rencontre de Katia Martin-Maresco, elle-même réalisatrice, avec de jeunes handicapés étudiants en cinéma a été le premier moteur de son engagement et de sa création du festival.
Finalement, le mot-clé qui nous guide est : avec.
CAZA